Les auto-références dans l’œuvre encyclopédique de Gil de Zamora, témoignage de la conception progressive de l’ouvrage

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Philippe PONS1

The means by which an author in the middle ages used
and referred to texts is of some interest in its own right
2

Juan Gil de Zamora (c. 1240 – c. 1320) est un frère franciscain dont l’œuvre présente un caractère encyclopédique. Né à Zamora en Espagne, il a suivi un cursus en théologie à Salamanque avant d’entrer chez les Frères mineurs ; devenu maître en théologie à Paris, il a enseigné à Toulouse et à Zamora. C’est aussi un proche du roi de Castille Alfonse X, peut-être même le précepteur de l’infant Sancho. Considéré comme le dernier encyclopédiste du XIIIe siècle, il a écrit dans de nombreux domaines : hagiographie, histoire, philosophie naturelle, etc3. L’ensemble des œuvres de Juan Gil de Zamora, fragmentaires, étaient conservées au couvent de Zamora jusqu’à la disparition de celui-ci et la dispersion de son patrimoine à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle4. Devant la méconnaissance de l’œuvre du compilateur et de son étendue, l’ensemble a reçu le nom d’Egide5. À partir de ce nom générique, une forme de légende sur l’existence d’un seul ouvrage d’importance considérable, plutôt que de plusieurs œuvres distinctes, s’est mise en place, notamment d’après une note de Luc Wadding6 :

[…] Ioannes Aegidius Zamorensis, uir apprime doctus, qui sex ingentibus tomis uniuersam historiae molem sub hoc titulo : Historia naturalis, ecclesiastica et ciuilis, candide et solide complexus est ordine alphabetico, ubi nihil praeterisse uisus est. His addidit alium tomum, cui nomen dedit : Archiuum omnium scripturarum, ubi quidquid est eruditionis ecclesiasticae ad praecipua capita reduxit. Habentur hi codices MSS. membranei immensae molis in bibliotheca eiusdem coenobii, a doctis quibusque uiris desiderati, a plurimis lecti et citati, a possessoribus, ut fit, neglecti, ita ut temporis iam passi sint iniurias. Saepius egimus etiam in eodem Monasterio praesentes cum doctis uiris ut publici fiant iuris ; nec preces remittemus, donec ab aliis uel fortassis a nobis ipsis edantur in magnam, ut spondeo, rei historicae utilitatem.

Son œuvre est mal connue en raison d’autres facteurs : ses ouvrages sont parfois imposants en taille (comme l’Historia naturalis), mais beaucoup ont été perdus ou conçus mais jamais réalisés, ce qui n’empêchait pas le compilateur d’évoquer ce qu’il s’apprêtait à rédiger, ajoutant ainsi à la complexité de son héritage écrit. L’Historia naturalis, inachevée, est un exemple frappant. Cette encyclopédie homonyme de l’œuvre de Pline, probablement écrite entre c. 1275 et c. 12957, vise à organiser – par ordre alphabétique – le résultat des lectures et des observations du compilateur sur les choses naturelles8.

L’Historia naturalis est conservée dans deux manuscrits. Le manuscrit incomplet B, conservé à Berlin, Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz, lat. fol. 62, comprend le prologue général, toute la lettre A, et le prologue avec les entrées de la lettre B9. Le second manuscrit, E, conservé à la Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo del Escorial sous la cote P.I.10, comprend seulement la lettre A jusqu’à l’entrée De animalibus, elle-même remplacée par le traité De animalibus10. Avelino Domínguez García et Luís García Ballester ont édité l’Historia naturalis à partir du premier manuscrit, le plus complet. Le second a été utilisé pour ajouter à cette édition le traité De animalibus11. Il s’agit en quelque sorte d’une œuvre partielle et notre but est donc d’essayer de comprendre, grâce aux indices subsistants comme les auto-références12, les incipit et les explicit, quelle œuvre était – ou aurait dû être – l’Historia naturalis. Il faut pour cela observer en premier lieu la structure de l’Historia naturalis et du tractatus De animalibus qui l’accompagne dans l’édition de García et Ballester13. Ensuite, l’étude du ou des sens chez Juan Gil de Zamora des termes qui ont trait aux subdivisions de l’œuvre, comme le terme tractatus, et l’examen des auto-références, nous semblent des clefs pour une meilleure compréhension de l’Historia naturalis, de la place du tractatus De animalibus en son sein et, plus largement encore, des autres œuvres citées par l’encyclopédiste dans cette œuvre.

La structure de l’Historia naturalis

L’étude conjointe de la structure et du vocabulaire des subdivisions contribue à comprendre l’organisation de l’Historia naturalis telle que l’aurait conçue l’encyclopédiste, et cela même si son œuvre est inachevée. L’encodage en XML-TEI, la structuration et l’enregistrement de l’édition de García et Ballester, auxquels nous avons procédé pour intégrer le texte à la plate-forme Sourcencyme (Sources des Encyclopédies Médiévales – Corpus annoté) dans le cadre d’un projet dirigé par I. Draelants14, nous a permis d’avoir une vision globale de l’encyclopédie, qui nous porte à proposer modestement ici une interprétation de la structure de l’oeuvre :

L’Historia naturalis s’ouvre sur un prologue général à toute l’œuvre :

Incipit meditacio prohemialis in libros de Hystoria naturali, quos compilavit frater Johannes Egidii, doctor fratrum minorum Zamorensium, secundum ordinem alphabeti, absque preiudicio sentencie melioris, ex dictis philosophorum et sanctorum et aliorum hominum sapientium15.

Vient ensuite la première partie qui agence toute la « matière documentaire » selon l’ordo artificialis16, celui de l’ordre alphabétique. Juan Gil de Zamora l’utilise dans d’autres œuvres, comme il en témoigne par les mots suivants : compilavi creaturarum visibilium proprietates sive naturas, secundum ordinem alphabeti, quemadmodum feci in libro cuius titulus est Archivus sive Armarium Scripturarum et in libro De hystoria civili, ubi tanguntur hystorie illustrium personarum (prologue, p. 112).

Cette partie est donc logiquement organisée en autant de sous-parties que de lettres de l’alphabet. Dans les faits, seuls la première sous-partie (la lettre A) et le début de la lettre B sont conservées. Aucun des deux manuscrits ne qualifie ces sous-parties de « livre », mais les auto-références nous permettent de penser qu’il s’agit bien de libri, comme le suggère l’exemple précédent (in libros de Hystoria naturali), ou plus clairement encore l’explicit du livre I consacré à la lettre A :

Explicit primus liber De hystoria naturali sive De proprietatibus rerum naturalium aut res consequencium naturales (I, partie A, tr. CLXIX, p. 1550).

Chaque livre s’organise globalement selon trois éléments importants : les tituli, c’est-à-dire une « table des chapitres » traités, les « chapitres » eux-mêmes (s’agit-il de capitulum ? de tractatus ?), et enfin un explicit. Le premier livre (partie A) suit ce schéma. Le second, inachevé, n’a conservé que les premiers éléments : tituli et incipit.

On peut dessiner quelques traits généraux de cette encyclopédie, toute incomplète qu’elle soit. Le compilateur a suivi une organisation logique ; chaque partie est constituée, dans le cas le plus abouti, des éléments suivants : prologue, incipit, titres, « chapitres », et explicit. Quelques ambigüités structurelles sont dues à l’inachèvement de l’encyclopédie : ainsi, le livre II (la pars B) n’a pas d’explicit. Par ailleurs, le chapitre De accipitre (I, pars A, tr. XVI) commence par :

Incipit vero tractatus specialis de avibus et ceteris volaribus [sic : volucribus ?] ab A littera incipientibus, quem compilavit frater Johannes Egidii, doctor Fratrum Minorum Zamorensium, apud Zamoram.

La présence à cet endroit d’un tel incipit surprend. L’hypothèse que nous proposons est de considérer que le compilateur avait entamé par ailleurs la rédaction d’un traité sur les oiseaux qu’il insère ici en ne gardant que l’incipit et la partie sur les faucons. De ce tractatus De avibus, nous n’avons rien conservé, hormis les renvois proposés par Juan Gil de Zamora. Le manuscrit E conserve d’autre part le tractatus De animalibus que les éditeurs de l’Historia naturalis ont décidé de publier à la suite de l’Historia naturalis telle qu’elle se présente dans le manuscrit B.

La place du De animalibus

Le choix éditorial de la publication de ce traité à la suite de l’Historia naturalis incite à se demander si le De animalibus est une partie intégrante de l’encyclopédie ou une œuvre indépendante. Une présentation de la structure de ce traité ainsi qu’une comparaison du contenu de l’Historia naturalis et du De animalibus apportent des éléments de réponse.

Comme l’Historia naturalis, le tractatus De animalibus s’ouvre sur un prologue général. Ensuite, l’organisation semble plus confuse en raison d’une certaine contradiction entre ce qu’indiquent les tituli du prologue général et ce que disent les incipit et les explicit qui suivent. Les tituli font état de vingt-sept tractatus à l’intérieur du De animalibus. Il en subsiste les vingt-cinq premiers et la plus grande partie du vingt-sixième. Le vingt-septième est perdu ou n’a jamais été rédigé. Quant aux incipit et explicit, ils dévoilent une organisation structurelle différente. Ils séparent le De animalibus en deux tractatus, le tractatus generalis (avec les vingt-cinq chapitres cités précédemment) et le tractatus specialis (le chapitre vingt-six cité ci-dessus) qui recense les informations sur chaque animal classé par ordre alphabétique. Les quelques renvois internes au De animalibus incitent à penser que l’organisation d’origine prévoyait sur chaque sujet un traité d’ordre général, suivi de plusieurs traités spécifiques. Le prologue général du De animalibus propose en effet cette distinction :

Incipit meditacio prohemialis in tractatum de proprietatibus animalium in generali et in speciali (II, prologue, p. 1558).

Cette organisation en deux types de traités, général et spécial, alliée à l’emploi de l’ordre alphabétique à l’intérieur de certaines sections, diffère de l’Historia naturalis. L’Historia naturalis, dans la section conservée consacrée à la lettre A, comprend des notices éponymes sur certains animaux dont le nom commence par cette lettre. Le traité sur les animaux procède de la même manière dans la seconde partie, in speciali. Cette dernière est composée de onze chapitres. Parmi les onze animaux traités, certains sont complètement absents de l’Historia naturalis : De afferato (II, pars B, tr. I, p. 1680), De affydio (II, pars B, tr. II, p. 1680-1682), De ahame et alche et aloy (II, pars B, tr. IV, p. 1688-1690), De anffibena (II, pars B, tr. VI, p. 1690-1692), De aptalo (II, pars B, tr. X, p. 1792) ; certains sont présents dans les deux textes mais dotés de définitions différentes : De apibus (I, pars A, tr. CI, p. 744-750 et II, pars B, tr. IX, p. 1720-1792), De anabulla :

I, partie A, tr. LXXV, p. 390-392

II, pars B, tr. V, p. 1690

Anabula species est titimalli, stipitem longum habens et grossum, in summitate folia multa in simul congregata. Cuius folia in canicularibus diebus excerpuntur et lac quod inde distillat colligitur et cum melle decoquitur ad spissitudinem. Cum illo melle conficiuntur medicine vel pillule et sunt multum laxative. Vel lac decoquitur absque melle et additur medicine et multum laxat. Ex lacte eciam crudo pillule conficiuntur et preter modum sunt laxative. Et non sunt dande nisi habentibus carnosa intestina ; quoniam ea ulcerant et dissinteriam inducunt. Magis autem nocet, si fuerit lac crudum quam coctum ; quoniam ex decoccione maliciam deponit. Quoniam autem naturam habet ulcerandi stomacum et intestina, addatur mastix tritum vel gumi arabicum. Solet eciam inducere mordicacionem in ano et dolorem. Et ideo non detur nisi pinguibus et carnosis. Purgat principaliter flegma et viscosos humores a stomaco et intestinis et a remotis partibus. Valet arteticis, podagricis, sciaticis, colericis et yliacis et similibus et fleumaticis egritudinibus. Platearius.

Anabula in transmarinis partibus invenitur, de qua fit scamonea. Lac eius in vere colligitur, caute tamen, ne manus excorientur ex eius infusione. Anabula frangitur et gutte manentes colliguntur tres vel quinque. Ex lacte cocto cum gumi arabico vel dragaganto medicine acuantur.

De anabulla Philosophus : Anabulla bestia est Ethiopie, collum habens ut equus, pedes et crura velut bos, caput ut camellus ; albas habet maculas, colorem rutilum valde membra singula distinguentem. Cumque tanto decore sit animal resparsum, pellis multum spectabilis, carius venditur ad luxum occulorum.

D’autres sont présents dans les deux textes avec des définitions partiellement similaires : le De agno est sans doute l’exemple le plus frappant. Aux deux endroits, la définition est quasiment la même, par exemple :

I, partie A, tr. XXIII, p. 268

II, partie B, tr. III, p. 1682

Agna est arietis filia, que minoris est corporis pariter et roboris quam sit agnus. Et est minoris caloris et maioris humiditatis quam sit agnus, racione feminee complexionis, ut dicitur in Dietis. Cuius caro, dum est lactens, maioris est viscositatis propter humiditatis superfluitatem, tam ex etate quam ex complexione eius corpori dominante. Et ideo, quod ex eius carne generatur, flegmaticum est et viscosum ac cum difficultate digeritur et digestum a membris vix dissolvitur, racione viscosi et glutinosi humoris qui inde generatur. Ad stomachum autem facile descendit racione sue lubricitatis et humoris, ut dicit Isaac. Et eius carnes meliores sunt assate quam elixe, quia consumitur earum superflua humiditas vi caloris.

Agna est arietis filia, que minoris est corporis pariter et roboris quam sit agnus. Et est minoris caloris et maioris humiditatis quam sit agnus, racione feminee complexionis, ut dicitur in Dietis. Cuius caro, dum est lactens, maioris est viscositatis propter humiditatis superfluitatem, tam ex etate quam ex complexione eius corpori dominante. Et ideo quod ex eius carne generatur flegmaticum est et viscosum ac cum difficultate digeritur et digestum a membris vix dissolvitur, racione viscosi et glutinosi humoris qui inde generatur. Ad stomachum autem facile descendit racione sue lubricitatis et humoris, ut dicit Isaac. Et eius carnes meliores sunt assate quam elixe, quia consumitur earum superflua humiditas vi caloris.

L’absence de moralisation seule distingue les deux notices sur l’agneau du traité De animalibus, de sorte qu’on peut se demander au vu de cet exemple si le De animalibus était un opuscule préparatoire à l’Historia naturalis, ou inversément une version plus complète de la section concernant les animaux.

Le De apro (I, pars A, tr. XCIII, p. 742 et II, pars B, tr. VIII, p. 1712-1720) est présent lui aussi dans les deux œuvres ; le De animalibus complète très largement l’information sur le sanglier qui se trouve dans l’Historia naturalis. Il en va de même pour le De aranea (I, pars A, tr. CIX, p. 942-950 et II, pars B, tr. XI, p. 1794-179817).

La comparaison suscite de nouvelles questions : pourquoi certains animaux ne sont-ils présentés que dans le De animalibus ou que dans l’Historia naturalis (le De ariete ne se trouve pas dans le De animalibus) ? Pourquoi les définitions d’un même animal sont-elles tantôt si proches et tantôt si différentes entre l’Historia naturalis et le De animalibus ?

La proximité entre les deux œuvres empêche de voir le De animalibus comme une œuvre totalement indépendante. La difficulté à trancher dans l’un ou l’autre sens vient de la structure flottante des œuvres médiévales. Si une œuvre médiévale devait se définir par une organisation claire avec prologue/ incipit/ parties/ et explicit, alors le De animalibus doit pouvoir être perçu comme une œuvre à part entière. Mais quid alors, de chaque livre de l’Historia naturalis ? De l’analyse de la structure de l’Historia naturalis et du de De animalibus, nous pouvons déduire l’objectif organisationnel de l’encyclopédiste.

Juan Gil de Zamora envisageait de rédiger une première « partie », qualifiée de tractatus de rebus naturalibus mixtis, comme le dit l’incipit qui termine le prologue de la même partie B (I, B, prologue, p. 1556), après la liste des tituli : Incipit vero tractatus de rebus naturalibus mixtis, quem ordinavit frater Johannes Egidii Zamorensis absque preiudicio sentencie melioris. Ce tractatus de rebus naturalibus mixtis est organisé selon l’ordo artificialis, c’est-à-dire l’ordre alphabétique. Autrement dit, la première partie de l’encyclopédie est un traité général organisé en livres consacrés respectivement à chaque lettre de l’alphabet.

Le reste de l’Historia naturalis est constitué de traités plus fouillés, organisés différemment, sur des sujets plus complexes. Le De animalibus est le seul exemple conservé. Plutôt que de privilégier l’ordre alphabétique, ces traités s’agencent selon le principe aristotélicien entre une partie générale, generalis, et une partie spéciale, specialis. Cette seconde partie reprend quant à elle l’ordo artificialis. Cet emploi de l’ordre alphabétique à deux endroits distincts de l’encyclopédie implique des répétitions inévitables de la « matière documentaire » (voir la comparaison entre le premier traité et le De animalibus). C’est dans ces traités que Juan Gil de Zamora procède à des choix de compilateur. Par exemple, le traité sur les animaux exclut toute partie sur les oiseaux ou sur les poissons, sujets qui auraient dû faire l’objet de traités à part. Pour autant, le traité sur les animaux est davantage qu’un traité sur les quadrupèdes, comme l’encyclopédiste le définit lui-même dans un auto-renvoi : in tractatum de proprietatibus animalium in generali et in speciali, bestiarum, videlicet, pecudum, iumentorum, anguium, vermium et serpentum (II, prologue, p. 1556) : Juan Gil de Zamora intègre à son traité les anguilles, vers et serpents.

Les auto-références

La plate-forme Sourcencyme nous a permis d’extraire facilement et efficacement les auto-références internes que fait Juan Gil Zamora dans l’Historia naturalis. Il s’agit de renvois à d’autres œuvres de l’auteur, étrangères à l’Historia naturalis, aux libri, à des tractatus, et à des chapitres ou capitula.

Les renvois à des œuvres indépendantes sont assez rares ; en général le mot liber est employé dans ce cas, alors que les titres qui désignent ces œuvres sont multiples. Nous distinguons trois œuvres distinctes, peut-être quatre selon l’interprétation. L’Historia naturalis elle-même se rencontre sous les titres suivants :

Historia naturalis

Adepto fine primi libri De hystoria naturali seu De proprietatibus creaturarum, illi gracias refferimus qui est tocius boni finis et principium, perfeccione omnimoda consumatum (I, partie A, tr. CLXIX, p. 1550).

Explicit primus liber De hystoria naturali sive De proprietatibus rerum naturalium aut res consequencium naturales (I, partie A, tr. CLXIX, p. 1550).

Verum, quia hec visibilia propter sui magnitudinem et multitudinem non possunt de facili apprehendi, idcirco in hoc libro, qui est De hystoria naturali sive De rerum naturis, compilavi creaturarum visibilium proprietates sive naturas, secundum ordinem alphabeti, quemadmodum feci in libro cuius titulus est Archivus sive Armarium Scripturarum et in libro De hystoria civili, ubi tanguntur hystorie illustrium personarum (prologue, p. 112).

L’œuvre suivante porte, comme le montre la dernière citation, le titre d’Armarium Scripturarum : « bibliothèque des écritures » ; elle est désignée également par les titres Armarium Scripturarum et Archivus :

  • Verum, quia hec visibilia propter sui magnitudinem et multitudinem non possunt de facili apprehendi, idcirco in hoc libro, qui est De hystoria naturali sive De rerum naturis, compilavi creaturarum visibilium proprietates sive naturas, secundum ordinem alphabeti, quemadmodum feci in libro cuius titulus est Archivus sive Armarium Scripturarum et in libro De hystoria civili, ubi tanguntur hystorie illustrium personarum (prologue, p. 112).

  • Angelorum tractatum diffusum et copiosum admodum exaravi in libro nostro cuius titulus est Armarium Scripturarum (I, partie A, tr. LXXXI, p. 452).

  • De quibus rebus sacris sufficienter in libro nostro, cuius titulus est Armarium Scripturarum, et in Libro illustrium personarum dictum fuit et in libro de Hystoria naturali (I, partie A, tr. LXXXI, chap. 1, p. 452).

  • Hiis et aliis modis pluribus Scriptura Divina depingit angelos, de quibus dictum est in libro nostro cuius titulus est Archivus sive Armarium Scripturarum (I, partie A, tr. LXXXI, chap. 3, p. 468).

La dernière œuvre évoquée est un liber De historia civili18, dont la référence ajoute : « ubi tanguntur hystorie illustrium personarum », ce qui porte à identifier ce De historia civili et le Liber illustrium personarum.

Ces œuvres sont recensées dans des listes des écrits connus de Juan Gil de Zamora, comme celles établies par Ferrero Hernández19 et par Dacosta20.

Après les libri, les renvois font état de nombreux tractatus, terme d’une grande polysémie. L’emploi du terme de tractatus correspond à la façon de travailler de notre compilateur : il désigne un exposé argumenté sur une question précise. Mais, du point de vue du contenu et de la hiérarchie structurelle, il reste ambigu ; il peut recouvrir un chapitre lorsqu’il s’intègre dans un ouvrage, ou un traité d’une relative indépendance.

Dans le prologue du livre I, partie B, le compilateur renvoie, pour des informations complémentaires, à un ensemble de traités dont le De animalibus n’est qu’une partie :

Si quis autem habere plura voluerit de naturalibus et aliis que incipiunt a B littera, requirat tractatus generales et speciales de animalibus, de arboribus, de avibus, de piscibus et de electuariis, de emplastris, de lapidibus et metallis, coloribus et saporibus et odoribus et consimilibus.

Cette liste signale les traités plus complexes que le compilateur avait prévu de rédiger comme nous l’avons dit plus haut. On recense donc neufs traités probables à mettre sur le même plan que le tractatus de rebus naturalibus mixtis : les traités « généraux et spéciaux sur les animaux, les arbres21, les oiseaux, les poissons, les électuaires et les emplâtres, les pierres et les métaux, les couleurs, les saveurs, les odeurs et autres choses similaires ». Des tractatus dont la liste est donnée dans la citation, il semble que seul le De animalibus nous soit parvenu, inachevé d’ailleurs. Nous avons comptabilisé vingt-six renvois internes à des tractatus ; les mêmes titres sont présents plusieurs fois et des titres différents sont utilisés pour les mêmes traités. Par exemple, lorsqu’il parle du tractatus specialis De animalibus ou du tractatus De proprietatibus animalium generaliter (II, partie B, prologue, p. 1678), Juan Gil de Zamora fait dans les deux cas référence au De animalibus ; il renvoie à la partie in speciali dans le premier cas, et dans le second cas, à la partie generaliter, sur les propriétés des animaux. Le degré de précision du renvoi peut aller jusqu’à la lettre dans l’ordre alphabétique ou encore au chapitre en question :

  • tractatus speciali de piscibus in P littera (I, partie A, tr. LXXXIII, p. 472).

  • ou tractatus de animalibus, de camelo (II, partie A, tr. X, p. 1610).

Voici la liste des divers tractatus prévus par Zamora et signalés dans des renvois de l’Historia naturalis :

Titre du tractatus

Autres formes

tractatus de animalibus

tractatus de proprietatibus animalium in generali et in speciali (II, prologue, p. 1558), c’est-à-dire l’ensemble du De animalibus avec la partie générale et la partie spécifique.

tractatus de animalibus, de camelo (II, partie A, tr. X, p. 1610), c’est-à-dire la section sur les chameaux du De animalibus (probablement dans la partie spécifique).

tractatus de proprietatibus animalium generaliter (II, prologue, p. 1678), c’est-à-dire la partie générale du De animalibus.

tractatus specialis de animalibus specialibus (II, partie B, prologue, p. 1678), c’est-à-dire la partie spécifique du De animalibus.

tractatus De avibus (I, partie A, tr. CI, chap. 2, p. 844).

tractatus specialis de avibus et ceteris volaribus* (I, partie A, tr. XVI, chap. 8, p. 180), c’est-à-dire la partie spécifique d’un traité sur les oiseaux dont on ne conserve vraisemblablement que l’incipit et la section sur les faucons (I, partie A, tr. XVI, p. 180).

tractatus specialis de avibus et volatilibus (I, partie A, tr. CI, p. 828).

tractatus de avibus specialibus (I, partie A, tr. CIV, chap. 2, p. 934).

tractatus De piscibus

tractatus speciali de piscibus in P (I, partie A, tr. LXXXIII, p. 472, I, partie B, prologue, p. 1556 et II, partie B, tr. VII, chap. 12, p. 1710), c’est-à-dire la partie spécifique d’un traité sur les poissons que Juan Gil de Zamora n’aurait jamais rédigé ou qui n’a pas été conservé. Ce traité n’a d’existence que dans les auto-références.

*Sic dans l’édition. Il faut probablement corriger « volatilibus » ou « volucribus ».

L’Historia naturalis proprement dite semble organisée, on l’a vu, en livres (pour chaque lettre de l’alphabet) à l’intérieur desquels sont agencées des « parties », des capitula ou tractatus. Ces parties ne sont jamais clairement définies par l’encyclopédiste et les renvois qu’il propose se font tantôt vers des capitula, tantôt vers des tractatus. Ainsi, on trouve sur le même plan :

  • Hec pauca de libero arbitrio absque preiudicio dicta sunt, eo quod in tractatu De angelis, ut est dictum, alia sunt expressa. (I, partie A, tr. LXXXVII, chap. 26, p. 682, renvoie au De angelis, I, partie A, tr. LXXXI, p. 452-468).

  • De quibus in tractatu de Arismetica, tractabimus specialiter (I, partie A, tr. LI, p. 310, renvoie au De arismetica, I, partie A, tr. CXVIII, p. 1038-1082).

  • Vide tractatum sequentem De astrolabio, (I, partie A, tr. CXLIV, c. 19, p. 1412, renvoie au De astrolabio, I, partie A, tr. CXLV, p. 1414-1470).

  • De hoc quere infra, capitulo De luna et etiam in tractatu De astrologia. (II, partie A, tr. VII, p. 1598, renvoie au De astrologia, I, partie A, tr. CXLIV, p. 1258-1414).

  • Est autem armoniacum gumi cuiusdam arboris, ut fuit dictum superius in capitulo de amoniaco (I, partie A, tr. CXXI, p. 1086, renvoie au De amoniaco, I, partie A, tr. LXXII, p. 386-388).

Que ce soit vers des tractatus ou des capitula, le compilateur renvoie à des « parties » existantes. La grande difficulté sémantique du terme tractatus vient de la polysémie de son emploi. Il désigne invariablement des parties de l’encyclopédie qui portent par ailleurs un nom plus précis (liber/ capitulum). Pour mieux saisir le sens de ce terme, il est essentiel de replacer l’encyclopédie dans une perspective théologique. En effet, Juan Gil de Zamora explique clairement quel objectif il entend donner à son œuvre, dans le prologue spécialement consacré à la lettre A : Et in hac prima scala sunt multi gradus, quibus et per qualitates rerum et colores et sapores et odores et potencias et virtutes sapiens poterit Altissimum contemplari (I, pars A, prologue, p. 124).

L’encyclopédiste voit donc son travail comme un moyen de contempler le divin. Chaque traité est un échelon à franchir dans une structure moralisante à caractère théologique. La première échelle, scala, est constituée d’autant d’échelons que de lettres de l’alphabet :

Tituli ergo creaturarum ab A littera incipiencium, que sunt ipsis contemplantibus prima scala de viginti tribus scalis, que inferius ordinantur, sunt huiuscemodi que sequuntur. In hac eciam scala prima continentur multi gradus ab A littera incipientes, qui secundum ordinem vocalium et consonancium taliter ordinantur (I, pars A, prologue, p. 114).

Ainsi, l’Historia naturalis s’organise en suivant deux logiques : une première, horizontale, se divise en tractatus, sur le même plan ; la seconde, verticale, est une « ascension divine ».

Enfin, les renvois internes à des tractatus ou à des capitula sont de deux types : d’une part deux liens « réels », c’est-à-dire qui aboutissent à une partie connue :

  • Armoniacum, secundum Platearium, calidum est et siccum in tercio gradu ; alii vero dicunt esse siccum in secundo. Est autem armoniacum gumi cuiusdam arboris, ut fuit dictum superius in capitulo de amoniaco (I, partie A, tr. LXXII, p. 386). Quidam enim scripserunt cum R, quidam vero sine R (I, partie A, tr. CXXI, p. 1086).

  • Sed hec dicta in generali nunc sufficiant. De usualibus eius proprietatibus et omnibus fere notis infra dicetur in littera S et infra de aspide (I, partie A, tr. CXLIII, p. 1256). Et in tractatu speciali de animalibus de hiis omnibus disseretur. Et in tractatu de piscibus consimili modo infra (I, partie A, tr. LXXXIV, p. 488).

Cet exemple révèle le réseau complexe mise en place par l’auteur pour faciliter la navigation à l’intérieur de l’oeuvre qui resta pourtant inachevée : Juan Gil de Zamora renvoie à la lettre S dont les chapitres n’ont vraisemblement pas été rédigés, ainsi qu’à la section De aspide qui, elle, existe bien. Enfin, il propose aussi des renvois généraux à des traités plus complets, l’un sur les animaux et l’autre sur les poissons. Là encore, le premier existe (le De animalibus), pas le second.

D’autre part, la majorité des renvois sont des liens « morts », car ils n’accomplissent pas leur fonction dans la mesure où le passage auquel ils font référence n’est pas connu. Par exemple : Quere infra, capitulo de urso (I, partie A, tr. LXXXVI, c. 13, p. 544). Or, le capitulum De urso n’est pas conservé dans le manuscrit qui a servi de base à l’édition critique de l’Historia naturalis. Une liste des auto-références recensés est proposée en annexe. En la parcourant, nous constatons que l’encyclopédiste affichait clairement la volonté de rédiger d’autres livres pour les autres lettres de l’alphabet. Voici quelques indices donnés pour la rédaction des lettres F, S et V :

I, A, LXXXV, p. 490 :

Fluxus nimius fit quandoque vi nature secundum crisim, et tunc est bonus et non est stringendus, quandoque vi sinthomatis, et tunc aut eius ex multitudine aut ex eius acumine aut subtilitate. Et de hiis dicetur in F littera, ubi agetur de fluxu sanguinis narium.

I, A, CVII, p. 940 :

In Arabia est diversitas gemmarum [...]. In ipsa enim est Saba vel ipsa est sic a filio Chus nuncupata et est pars terre Arabie super sinum maris Persici coangusta et versus finem Arabicum consummata. De Saba quere infra in litera S.

II, A, II, p. 1578 :

Item Plinius [...] in libro vigessimo nono : Terreni vermes triti plage scorpionum prosunt impositi. Multaque alia ex hiis remediuntur propter qui in melle sumatur. De hiis vero infra in V dicetur.

La liste donne aussi des indices sur les matières que le compilateur souhaitait aborder, par exemple :

I, A, LXXXVI, chap. 13, p. 544 :

Sic et ursa, secundum Avicennam et Aristotilem, post conceptum multo tempore in locis abditis se abscondit et tunc temporis penitus cibum, ut dicitur, non assumit. Quere infra, capitulo de urso.

I, A, LXXXVII, chap. 8, p. 604-606 :

Anima ergo racionalis una est substancia, et non plures, in tribus potenciis suis, videlicet, vegetabili, sensibili et racionali ut est dictum. Et ideo, cum a corpore separatur, secum tra[h]it sensum et ymaginacionem, sicut in libro De anima et spiritu continetur et infra plenius exprimetur.

I, A, LXXXVII, chap. 8, p. 606 :

Anima enim dicitur a perfeccione, non a preparacione. Et si dicatur a Philosopho esse animal, hoc non est nisi ut distingatur a corpore huius in quo non est virtus talis preparatoria, non ut per hoc designetur esse in specie, non enim ut huius posset in se subsistere. De hoc infra, in capitulo de vera immortalitate, dicetur.

I, A, LXXXVII, chap. 26, p. 682 :

Tunc autem de libero arbitrio paucissima disseremus, eo quod superius in tractatu De angelis sufficienter de hac materia fuit dictum.

Enfin, il faut aussi signaler que ce tissu de renvois est rendu plus complexe par les sources du compilateur. En effet, Juan Gil de Zamora a parfois conservé des renvois déjà présents dans la source qu’il allègue dans sa démonstration. Par exemple, lorsqu’il fait référence à un liber de echonomica, il ne s’agit pas d’un livre qu’il souhaitait rédiger, mais simplement d’une partie du Speculum doctrinale de Vincent de Beauvais dont il reprend la citation :

I, A, XXX, p. 286-288 :

Actor : Preterea de agriculture pericia plenius habitum est superius in libro De echonomica, ubi de rerum domesticarum administracione dissertum est, et salute, cuius materia versatur in morbis et vulneribus.

En copiant le passage, Juan Gil de Zamora a importé également un hyperlien qui est en fait propre à la structure du Speculum doctrinale. Il ne s’agit donc en aucun cas d’un liber De economica dont Juan Gil de Zamora serait l’auteur.

Toutes ces remarques prouvent d’une part que l’Historia naturalis était loin d’être achevée, et par ailleurs que Gil de Zamora possédait un « projet éditorial ». L’ordo artificialis lui servait à annoncer les sujets qu’il avait l’intention de traiter ensuite ; le temps des verbes indique si le chapitre rédigé se trouve avant l’endroit du renvoi ou s’il reste à écrire. Lorsqu’il dit, en emploiant le futur, quam dicturi sumus in capitulo ydropisis (I, partie A, tr. CXXXII, p. 1216), cela signale que Juan Gil de Zamora a prévu d’écrire sur l’hydropisie dans la suite de l’œuvre (sans en avoir nécessairement eu le loisir ensuite).

Au terme de cette brève enquête, on peut avancer l’hypothèse que l’Historia naturalis avait probablement vocation à être organisée selon le schéma suivant :

  • prologue général

  • un tractatus de rebus naturalibus mixtis, organisé par ordre alphabétique

  • des tractatus (au moins neuf d’après les auto-références) organisés en deux parties (generalis et specialis), la seconde elle-même organisée par ordre alphabétique.

Le De animalibus est le seul reliquat des tractatus du second type, avec peut-être l’incipit du De avibus (I, pars A, tr. XVI, p. 180). Enfin, la vocation clairement théologique de l’encyclopédie offre peut-être quelques lumières complémentaires sur la légende des Egides22. Cette légende qui veut que les écrits de Juan Gil de Zamora ne constituent qu’une seule grande œuvre organisée en sous-parties concorde avec la mise en place des scalae graduées pour « contempler le Très Haut », à l’image de la hiérarchie céleste ou de l’échelle des anges23. À l’instar des chapitres et des autres subdivisions de l’Historia naturalis, les œuvres de Juan Gil de Zamora forment une « échelle » (scala) qui représente la structure globale des Egides, dont chaque gradus est aussi une œuvre. De la même façon, nous avons vu que le compilateur voit l’ordre alphabétique comme la structure par excellence, graduée par des escaliers particuliers que sont les lettres, elles-mêmes composées d’autres potentielles listes alphabétiques comme autant de nouveaux degrés.

Annexes

Prologue, p. 106 :

Item, Philosophus undecimo De animalibus dicit sic: Debemus considerare formas et delectari in artifice qui fecit eas; quoniam artificium operantis manifestatur in operacione. Invisibilia enim Dei per ea que facta sunt intellecta conspiciuntur, sicut superius fuit dictum.

I, A, prologue, p. 114 :

Tituli ergo creaturarum ab A littera incipiencium, que sunt ipsis contemplantibus prima scala de viginti tribus scalis, que inferius ordinantur, sunt huiuscemodi que sequuntur. In hac eciam scala prima continentur multi gradus ab A littera incipientes, qui secundum ordinem vocalium et consonancium taliter ordinantur.

I, A, XXIV, p. 258 :

Est autem alia pars mundi, que Africa dicitur, minor spacio quam Asia vel Europa; sed, pro sua quantitate, dicior est et mirabilior in qualitate. Nam et in auro et in gemmis ditissima est, similiter et in frugibus et fructibus et olivis. Mirabilissimas eciam producit bestiarum et hominum species et figuras, ut patebit quando regiones Africe per sua nomina describentur. Solis ardoribus pre aliis terris exuritur. Variis Occeani finibus interrumpitur. Harenarum cumulis sterilis in multis partibus efficitur. A satiris pilosis, tigribus et aliis horrendis bestiis possidetur. Et hoc inferius plus patebit.

I, A, XXX, p. 286-288 :

Actor: Preterea de agriculture pericia plenius habitum est superius in libro De echonomica, ubi de rerum domesticarum administracione dissertum est, et salute, cuius materia versatur in morbis et vulneribus.

I, A, XLIV, p. 302 :

Sunt et alie provincie in utraque Germania, que non minus sunt laude digne, ut sunt Austria Boioaria circa Danubium, Suevia, Alsacia circa Renum et multe alie, quas per singulas enumerare esset tediosum. A saxonibus aut germanicis anglici processerunt, quorum proienies et succesio Britannicam insulam possidet, quorum linguam et mores anglorum gens usque hodie in pluribus imitatur, ut dicit Beda in libro De gestis anglorum. Quere infra litteram S de Saxonia.

I, A, LXVIII, p. 378 :

Amiden, secundum Avicennam in secundo tractatu secundi libri Canonis, aliud est album et aliud nigrum, vel ex ea alia est alba et alia nigra. Et nigra, que est forcior, arbor est aut herba. Et hec nigra non ingreditur in cibis. Et ipsius radix est propinqua sapori alistirgar. Et eius natura est aerea. Sed alistirgar est tarde digestionis, sicut infra dicetur.

I, A, LXXXI, p. 468 :

Hi omnes sunt effectus custodie angelice, ex quibus omnibus tam Domino quam angelis debemus esse obnoxii atque grati. De hiis autem et aliis actis ministerialibus infra dicetur et in tractatu de animarum deduccione ad paradisum vel ad purgatorium.

I, A, LXXXIV, p. 478 :

Multa sunt alia nomina serpentum et genera, ut aspides, vipere et drachones, de quibus post dicetur. Sed, ut dicit Ysidorus libro duodecimo, tantus est numerus mortium quantus et nominum.

I, A, LXXXV, p. 488 :

Ani agritudines sunt emorroydes, ficus, condilomata, atriti, apostema, raga die, que circa pudicum circulum fiunt. Attamen apostema et ragadie sepe in ipso circulo, qui et perytoneon dicitur, creantur. Et quia tenasmon et exitus ani sunt infirmitates quasi proxime circulo pudico, ideo de predictis omnibus egritudinibus in hoc tractatu per ordinem disserendum est.

I, A, LXXXIV, p. 488 :

Sed hec dicta in generali nunc sufficiant. De usualibus eius proprietatibus et omnibus fere notis infra dicetur in littera S et infra de aspide. Et in tractatu speciali de animalibus de hiis omnibus disseretur. Et in tractatu de piscibus consimili modo infra.

I, A, LXXXV, p. 490 :

Fluxus nimius fit quandoque vi nature secundum crisim, et tunc est bonus et non est stringendus, quandoque vi sinthomatis, et tunc aut eius ex multitudine aut ex eius acumine aut subtilitate. Et de hiis dicetur in F littera, ubi agetur de fluxu sanguinis narium.

I, A, LXXXV, p. 494 :

Postea, partibus illius bene mundatis, bombax predicto unguento illinita ano superponatur, si capita extra appareant rupta; si vero non appareant, interius intromittatur licinium predicto unguento intinctum, clunibus apertis et egro aptato, ut infra dicetur, in exitu ani.

I, A, LXXXV, p. 508 :

Si fit ex flegmate viscoso, purga cum decoccione lientericorum vel cum clistere ydragogico, ut dictum est superius, et tunc fiat baber et offeratur aurea alexandrina.

I, A, LXXXVI, chap. 13, p. 544 :

Item, invenitur diversitas in animalibus secundum temporum mutacionem; nam quedam animalia in uno tempore a medulla et sanguine depauperantur, que in tempore opposito plena inveniuntur. Et hoc sensibiliter apparet in conchilibus maris et in cerebro hominis et forsam cuiuslibet animalis, ut expresse dicit Aristotiles in libro De proprietatibus elementorum. Et ideo multi in una parte mensis vel anni infirmantur, qui in tempore opposito tuti sunt ab omnis infirmitatis impetu, ut patet in lunaticis, maniaticis et caducis. De hoc quere infra, capitulo de luna et eciam in tractatu de astrologia.

I, A, LXXXVI, chap. 13, p. 544 :

Simile narrat de hyrundinibus et quibusdam aliis avibus, que quasi mortue inveniuntur in arborum concavitatibus tempore hyemali, que postea vires resummunt et que, dormiendo forciores affecte, agiles se ostendunt tempore estivali. Sic et ursa, secundum Avicennam et Aristotilem, post conceptum multo tempore in locis abditis se abscondit et tunc temporis penitus cibum, ut dicitur, non assumit. Quere infra, capitulo de urso.

I, A, LXXXVI, chap. 15, p. 550-554 :

Animalium specialium nomina que incipiunt ab hac littera A, de quibus vel dictum fuit vel dicetur suis letteris atque locis secundum ordinem alphabeti, sunt huiuscemodi que sequuntur.

I, A, LXXXVII, chap. 8, p. 604-606 :

Anima ergo racionalis una est substancia, et non plures, in tribus potenciis suis, videlicet, vegetabili, sensibili et racionali ut est dictum. Et ideo, cum a corpore separatur, secum tra[h]it sensum et ymaginacionem, sicut in libro De anima et spiritu continetur et infra plenius exprimetur.

I, A, LXXXVII, chap. 8, p. 606 :

Anima enim dicitur a perfeccione, non a preparacione. Et si dicatur a Philosopho esse animal, hoc non est nisi ut distingatur a corpore huius in quo non est virtus talis preparatoria, non ut per hoc designetur esse in specie, non enim ut huius posset in se subsistere. De hoc infra, in capitulo de vera immortalitate, dicetur.

I, A, LXXXVII, chap. 15, p. 632 :

Cognicio supernaturalis vel methaphisica est illa quam tangit beatus Augustinus in libro Confessionum et Super Genesim ad litteram et in sexto Musice videlicet ut superius fuit tactum, quam non est neccesse ulterius replicare.

I, A, LXXXVII, chap. 25, p. 658 :

Quamvis de hiis omnibus in parte superius sit pretactum, tamen in hoc tractatu propter animam racionalem recapitulantur, ut melius omnia simul iuncta intelligantur et copulata in unum facilius capiantur et forcius memorie imprimantur; habent enim omnia ista locum in anima racionali.

I, A, LXXXVII, chap. 25, p. 680 :

Quamvis de hiis omnibus in parte superius sit pretactum, tamen in hoc tractatu propter animam racionalem recapitulantur, ut melius omnia simul iuncta intelligantur et copulata in unum facilius capiantur et forcius memorie imprimantur; habent enim omnia ista locum in anima racionali.

I, A, LXXXVII, chap. 25, p. 680 :

Hec omnia sine preiudicio dicta sunt. Et ista cum hiis que superius dicta sunt sufficient ad cognicionem potenciarum anime iuxta quod est possibile intelligenti.

I, A, LXXXVII, chap. 25, p. 680 :

Et propter hoc dicitur quod nulla interposita anima formatur ab ipsa prima veritate. Et hoc totum superius fuit dictum.

I, A, LXXXVII, chap. 26, p. 682 :

Tunc autem de libero arbitrio paucissima disseremus, eo quod superius in tractatu De angelis sufficienter de hac materia fuit dictum.

I, A, LXXXVIII, p. 722 :

Et de aliis diebus septimane similiter est dicendum. Cum enim dies naturalis sit viginti quatuor horarum, ut superius est notatum, Saturnus prima hora diei Sabati dominabatur; [...] Et sic de aliis planetis et diebus est intelligendum, ut patet in subiecta figura.

I, A, XCVIII, chap. 5, p. 816 :

Illud eciam, quod dictum est superius de summitate iusquiami, ad idem valet. Vel fiat cathaplasma ex farina, semine lini et fenugreco et lexivo non forti sed mediocri, vel cum farina ordei et lexivo tali.

I, A, XCVIII, chap. 5, p. 818 :

In augmento dissolutivis est utendum. Succo igitur absinthii tepidi cum lana succida superponatur et alia dicta superius.

I, A, CI, chap. 2, p. 844 :

Item in Dietis particularibus dicitur : Apes flores amigdalinos pascentes faciunt mel magis temperatum et magis saporosum minusque acutum, sed spiritualium membrorum maxime mundificativum; apes vero absinthium et alias herbas amaras pascentes faciunt mel sed minus dulce; est tamen multum mundificativum opilacionis splenis et epatis aperitivum et ydropicorum iuvativum et morsus rabidi canis curativum. Quere infra de melle.

I, A, CI, chap. 2, p. 844 :

Multa alia ponit in quibus concordat cum Aristotile libro octavo et cum Plinio libro undecimo, sed hec sufficiant, quia de ipsis infra plenius disseretur in tractatu De avibus.

I, A, CII, chap. 1, p. 848 :

Flumina vero famosa, de quibus postea dicetur in locis suis, sunt Gyon qui et Nylus, Physon qui et Ganges, […] Lacus famosi sunt Mare Mortuum, Mare Tyberiadis, Genezareth, Venacus, Avernus, de quibus inferius per ordinem, vita comite, disseretur.

I, A, CII, chap. 1, p. 848 :

Mare itaque per sinus et occultos meatus terre ad irrigandum et fecundandam terram et ad varios homini usus per fontes et puteos et lacus et stagna et rivos et flumina usquequaque Deus altissimus derivavit. Mare vero bipertitum est, ut infra dicetur, videlicet, in Occeanum et Mediterraneum.

I, A, CII, chap. 3, p. 880 :

Aqua autem lacualis ceteris est grossior et aquis fluvialibus minus ad potandum laudabilis experitur; nam talis potus sepe assumptus multas generat passiones, ut patet infra.

I, A, CII, chap. 3, p. 896 :

tumultuosum enim est pelagus et sonorum, inquietum et periculosum, sicut de mari superius dictum est.

I, A, CII, chap. 4, p. 916 :

Contra siccitatem utimur aquis differenter. Quedam enim per os recipiuntur, ut ptisanum, tam simplex quam compositum. Qualiter autem fiat utrumque, superius dictum est.

I, A, CIV, chap. 2, p. 934 :

De virtutibus aquile requiratur infra in tractatu de avibus specialibus.

I, A, CV, p. 938 :

Aquilo ventus et Boreas sive Circius ab eadem parte, generaliter loquendo, flant; venti siquidem frigidi et aquas congelantes et aerem depurantes et sanitatem hominum conservantes et per montes nivosos transeuntes, sicut infra dicetur in tractatu de ventis.

I, A, CVII, p. 940 :

In Arabia est diversitas gemmarum; nam, ut dicit Plinius, Hysidoruset Orosius, ibi sardonix et genittia, yris, immo multiplex gemmarum numerus invenitur. Ibi enim inveniuntur drachones et quidam aspides, in quorum corporibus gemmarum diversarum preciositas invenitur. In ipsa enim est Saba vel ipsa est sic a filio Chus nuncupata et est pars terre Arabie super sinum maris Persici coangusta et versus finem Arabicum consummata. De Saba quere infra in litera S.

I, A, CX, chap. 6, p. 968 :

Arborum sicut et plantarum quedam sunt domestice et ortenses, quedam sunt silvestres. Arbores vero ortenses sicut et plante, si non fuerint culte, erunt silvestres, ut dicit Aristotiles. Et harum quedam faciunt fructum et eciam oleum, propter humorem unctuosum et aerem sufficientem, et quedam non, propter talis humoris defectum, et in quibusdam folia cito cadunt, propter humorem rarum non unctuosum cito siccabilem, et in quibusdam non, propter causam contrariam, ut superius est predictum.

I, A, CX, chap. 9, p. 994 :

In arboribus plantandis pariter et secandis etas lune maxime consideranda est. Nam que plantantur in recto plenilunio vel in recto novilunio minus convalescunt, et, si convaluerint, fructum faciunt vermiculosum et fructus tunc plantate arboris cicius computrescunt. Similiter arbores que tunc de terra preciduntur minus durant et cicius a vermibus corroduntur, sicut dicit Constantinus. Racionem quere infra, de effectibus lune.

I, A, CX, chap. 10, subd. 8, p. 994-1004 :

Arborum specialium nomina, que incipiunt ab U littera, de quibus dicetur suis litteris atque locis, sunt huiuscemodi que sequntur.

I, A, CX, chap. 10, subd. 8, p. 1008 :

De arboribus autem in speciali tractabitur in loco suo, secundum ordinem alphabeti. Et iam de aliqua superius fuit tactum.

I, A, CXIII, p. 1018 :

Et, quia de simplici prior est speculacio, ideo primo de argento vivo, deinde de argento solido dicetur.

I, A, CXVII, p. 1034 :

Plinius in libro decimo octavo, capitulo quadragessimo septimo, dicit quod arieti est naturale agnos fastidire et oves senectas sibi obvias consectari. [...] Idem dicit Aristotiles: et eciam Avicenna. Quere infra de ove.

I, A, CXVIII, chap. 9, p. 1068 :

Item alius linearis, alius superficialis, alius quadrilaterus seu quadratus, ut in sequentibus dicetur, in capitulo de numero quadrato.

I, A, CXVIII, chap. 13, p. 1080 :

De triplacione autem aut excrescet digitus aut numerus compositus. Si digitus, ponendus est ubi dictum est superius. Si numerus compositus, de digito fiat ut supra et articulus sinistretur per unam differenciam. [...] Cum autem perventum fuerit ad primam figuram superioris numeri, si ibi digitus possit inveniri, duci debet cum subtriplis intriplatis et postea sine subtriplis in productum et postea ductus in se cubice, ut deleat suprapositum, ut dictum est superius.

I, A, CXXI, p. 1086 :

Armoniacum, secundum Platearium, calidum est et siccum in tercio gradu; alii vero dicunt esse siccum in secundo. Est autem armoniacum gumi cuiusdam arboris, ut fuit dictum superius in capitulo de amoniaco. Quidam enim scripserunt cum R, quidam vero sine R.

I, A, CXXIII, p. 1090 :

Require in capitulo de calamo aromatico.

I, A, CXXIV, p. 1092 :

Arsenicum est auripigmentum, de quo infra dicetur.

I, partie A, tr. CXXXII, p. 1216

Aperit et sedat dolores intrinsecos omnes et proprie eius infusio, quam dicturi sumus in capitulo ydropisis24.

I, A, CXLIV, chap. 5, p. 1286 :

Racio neccessitatis est quia, si mundus esset alterius forme quam rotunde, scilicet, trilatere vel quadrilatere vel multilatere, sequeretur quod locus aliquis esset vacuus et corpus sine loco, ut superius est predictum.

I, A, CXLIV, chap. 10, p. 1310 :

Sed de cometa et eius effectibus infra plenius dicetur cum de impressionibus, que fiunt in medio, disseretur. De fato distinguendum est.

I, A, CXLIV, chap. 15, p. 1392 :

Unde Albumasar in libro De motibus planetarum: Si Luna inter nos et Solem obviat, deffectum radiorum Solis nobis facit in Capite vel in Cauda Drachonis. Quid autem sit Cauda Drachonis, quid Capud, post dicetur.

I, A, CXLV, chap. 12, p. 1432-1434 :

Et si vis scire in nocte quot hore equales sint inter horam in qua fueris et ortum aurore, accipe altitudinem stelle, ut superius fecisti, et pone illam super similitudinem sui et signa locum almuri in limbo; post move nadir gradus Solis usque decadat super almucantarath primi ortus.

I, A, CL, p. 1476 :

Dicunt aliqui coria eius cum oleo trita occulos carineos inuncta inficere et capillos. Hanc multi leptocarion vocant. Cacostomacon est. Que, si assata fuerit et cum pipere bibita, catarron maturescere facit. Tota combusta et axungia commixta, ut superius scriptum est facit.

I, A, CLXII, p. 1536 :

Require capitulo de ventis.

I, A, CLXIII, p. 1538 :

Require in capitulo de tempore.

II, prologue, p. 1558 :

Ut autem possem in horum omnium noticiam, sicut homini est possibile, facilius et melius pervenire, transcurri sentencias Aristotilis et Avicenne et Plinii et Jorath et Hysidori et aliorum philosophorum ac sanctorum de animalibus, et ordinavi absque preiudicio eorum sentencias generales et speciales, a Salomone disputatas, ab elephanto usque ad vermiculum, ad apprehendendas naturas animalium, secundum ordinem inferius prenotandum.

II, prologue, p. 1558-1560 :

Sciant autem omnes emuli mei, qui nichil aliud noverunt quam contra studiosos homines oblatrare, quod usque in hanc diem de naturis et proprietatibus animalium magnorum videlicet et eciam minutorum, nichil complecius aut perfeccius fuit traditum eis que in hoc opere, duce Deo altissimo, absque preiudicio tractabuntur, secundum ordinem inferius memoratum.

II, A, prologue, p. 1560 :

Incipiunt vero tituli de naturis et proprietatibus animalium in generali et eciam in speciali. Primus autem tractatus erit de animalium primaria produccione et primaria nominacione et eorum multiplici differencia et distinccione. Secundus vero tractatus erit de reptilium et serpentum et vermium differencia et distinccione in generali, quia in speciali dicetur in quolibet loco suo.

II, A, II, p. 1576 :

Hoc autem sufficiat, quia in S littera de ipsis sufficienter dicetur.

II, A, II, p. 1578 :

Item Plinius libro nono: In Gange Stacius Sebosus affirmat esse vermes brachiis binis sexaginta cubitorum, ceruleos a facie nominatos, de quibus scilicet iam superius dictum est inter mostra marina, et adhuc dicetur infra. Item in libro vigessimo nono: Terreni vermes triti plage scorpionum prosunt impositi. Multaque alia ex hiis remediuntur propter qui in melle sumatur. De hiis vero infra in V dicetur.

II, A, VII, p. 1598 :

Et ideo multi in una parte mensis vel anni infirmantur, qui in tempore opposito tuti sunt ab omnis infirmitatis impetu, ut patet in lunaticis, maniaticis et caducis. De hoc quere infra, capitulo De luna et etiam in tractatu De astrologia.

II, A, VII, p. 1598 :

Sic et ursa, secundum Avicennam et Aristotilem, post conceptum multo tempore in locis abditis se abscondit et tunc temporis penitus cibum, ut dicitur, non assumit. Quere infra, capitulo De urso.

II, A, XV, p. 1636-1638 :

Lanarum diverse sunt species et colores, de quibus dicetur in speciali tractatu cuiuslibet animalis.

II, A, 24, p. 1666 :

Item Auctor: Itaque preter quatuor supradictas sompni cusas, adduntur et alie, scilicet, caloris subtraccio et eciam studii circa aliquod attentacio; de quibus dicetur plenius infra in tractatu de anima. Avicenna quoque dixit: Et cura vel pavor quandoque sompnum inducunt. Quidam eciam addunt langorem. Sed hec causa reducitur ad egritudinem et laborem.

II, A, XXV, p. 1678 :

Explicit tractatus animalium generalis.

II, B, prologue, p. 1680 :

Apes, animalia et aves sunt et de ipsis dictum est et dicetur in tractatu De avibus.

II, B, IV, p. 1690 :

Item Solinus: Est alches mulo comparanda adeo propenso labro [ut] superiora vestigia pasci non queat. [...] Item Auctor: Hec bestia eadem et maclyn esse videtur; de qua scilicet inferius dicetur.

II, B, VI, p. 1692 :

De huiusmodi monstris serpencium, videlicet, capita duo habentibus, dicetur inferius secundum Aristotilem de monstruosis serpentibus.

II, B, VII, chap. 7, p. 1702 :

Multa sunt alia nomina serpentum et genera, ut aspides, vipere et drachones, de quibus post dicetur. Sed, ut dicit Hysidorus libro duodecimo, tantus est numerus mortium quantus et nominum.

II, B, VII, chap. 12, p. 1710 :

Has et multas alias proprietates anguium et naturas recitat Aristotiles, quas prosequi per ordinem longum esset. Sed hec dicta in generali nunc sufficiant. De usualibus eius proprietatibus et omnibus fere notis infra dicetur in littera S et infra De aspide. Et in tractatu speciali De animalibus de hiis omnibus disseretur. Et in tractato De piscibus consimili modo infra.

II, B, VIII, chap. 5, p. 1716 :

Item dicit idem Plinius libro quinto quod porcus agrestis multum diligit radices: culmis incidit terram et fodit et findit radicem cum culmo et impinguatur quando quiescit per sexdecim dies et maxime quando parum potat, sicut eciam superius fuit dictum.

II, B, VIII, p. 1720-1722 :

De aprorum proprietatibus et naturis incipit tractatus artificialis. Aprorum naturas et proprietates iuxta philosophorum et sanctorum sentencias speculantes, primo agemus de nominis ipsius apri racionabili et congrua imposicione.

II, B, IX, chap. 16, p. 1752 :

Reges earum, qui creati sunt propter generacionis convenienciam, semper intra domos remanent et nichil operantur; sed kikines, qui sunt mares apum, occiosi sunt ex causa superius dicta.

II, B, IX, chap. 29, p. 1776-1778 :

Mense quoque Aprili purganda sunt alvearia sordibus et papiliones qui maxime tunc habundant florentibus in aliis, sicut dicetur ubi de papilionibus agetur.

II, B, IX, chap. 32, p. 1782-1784 :

Item Ambrosius: Si quis apes oleo casu perfundat, prope necantur, eo quod, obstructis poris, aereum illud spiramen haurire non possunt, ut superius dictum est.

 

Notes: 

1 Je tiens à exprimer ici toute ma gratitude à Isabelle Draelants pour le temps qu’elle m’a accordé, pour son aide et ses conseils toujours précieux.

2 Richard Sharpe, Titulus : Identifying Medieval Latin Texts, an Evidence-based Approach, Turnhout, 2003, p. 78.

3 Sur la vie de Juan Gil de Zamora, voir : Manuel de Castro, O. F. M., « Estudio preliminar », De praeconiis Hispanie, Santiago, 1955, p. XLIII sq., Cándida Ferrero Hernández, Iohannis Aegidii Zamorensis Liber contra venena et animalia venenosa. Estudio preliminar, edición crítica y traducción, Barcelona, 2002, p. 8-20 et Juan Gil de Zamora, Historia naturalis, Avelino Domínguez García, Luis García-Ballester (éd.), Valladolid, 1994 (Estudios de historia de la ciencia y de la técnica, 11), p. 22-23. À propos du franciscain espagnol, on lira utilement les publications suivantes : Arsenio F. Dacosta, « El rey virtuoso : un ideal político del siglo XIII de la mano de fray Juan Gil de Zamora », in Historia, instituciones, documentos, 33, 2006, p. 99-121 ; Avelino Domínguez García, Luís García Ballester, « El tratado « De anathomia » (c. 1280) de Juan Gil de Zamora (c. 1241-c. 1320) », in Dynamis. Acta Hispanica ad medicinae scientiarumque historiam illustrandam, t. 3, 1983, p. 341-371 ; J. Martínez Gazquez, « Moralización de las piedras preciosas en la Historia naturalis de Juan Gil de Zamora (1240-1320) », in Faventia, 20, 1998, p. 177-186 ; J. Martínez Gazquez, « Moralización de los animales de Juan Gil de Zamora (s. XIII) », in Micrologus, VII : Il mondo animale. The World of Animals, Firenze, 2000, p. 237-259 ; C. Ferrero Hernández, « Regimen sanitatis zelantibus ? Le Contra uenena de Juan Gil de Zamora », in Cahiers de recherches médiévales [En ligne], 17, 2009, mis en ligne le 15 juin 2012 http://crm.revues.org/11498 ; C. Ferrero Hernández, « Nuevas perspectivas sobre Juan Gil de Zamora », in Studia Zamorensia, 9, 2010, p. 19-33, aussi en ligne http://dialnet.unirioja.es/servlet/articulo?codigo=3831881 ; C. Ferrero Hernández, El Liber contra uenena et animalia uenenosa de Juan Gil de Zamora, Barcelona, 2009, aussi en ligne http://www.boneslletres.cat/publicacions.asp?d=series ; F. Lillo Redonet, « Las colecciones de sermones de Juan Gil de Zamora (O.F.M.) (ca. 1241-ca. 1318) : El Liber sermonum y al Breviloquium sermonum virtutum et vitiorum », in Erebea. Revista de Humanidades y Ciencias Sociales, 1, 2011, p. 84-101, [avec la notice de la nouvelle édition du Sermonnaire, selon un manuscrit d’Assise], in http://rabida.uhu.es/dspace/bitstream/handle/10272/5219/Las_colecciones_de_sermones_de_Juan_Gil_de_Zamora.pdf?sequence=2 ; Magallón García, « ’Artes liberales y grammatica’ desde Isidoro a Juan Gil de Zamora », in J. Mártinez Gázquez – O. de la Cruz Palma – C. Ferrero Hernández, éd., Actas del V congreso internacional de latín medieval hispánico, Barcelona 7-10 sept. 2009, Firenze, 2011 (Millenio medievale, 92 ; Strumenti e Studi, 30), p. 179-192.

4 Dacosta, « El rey virtuoso : un ideal político del siglo XIII », p. 99.

5 Juan Gil de Zamora, Liber contra venena et animalia venenosa in Cándida Ferrero Hernández, Iohannis Aegidii Zamorensis Liber contra venena et animalia venenosa. Estudio preliminar, edición crítica y traducción, Barcelona, 2002, p. 25.

6 Luc Wadding, Annales Minorum, Roma, 1732, t. IV, p. 159. Voir aussi les compléments apportés par G. Sbaraglia, Supplementum et castigatio ad scriptores trium ordinum S. Francisci, Roma, 1806, p. 383-384. Plusieurs des écrits de Juan Gil semblent avoir disparus. Parmi eux, une série de sermons dont l’incipit, selon Wadding et Sbaraglia, était Philosophia est divinarum rerum speculatio. Dans le fonds de la Vědecká Knihovna d’Olmouc, il existe un manuscrit, malheureusement acéphale, qui comporte des sermons de Juan Gil de Zamora si l’on se fie à l’explicit : Expliciunt sermones et collaciones dominicales editi a fratre Iohanne Egidii Zamorensi, doctore fratrum minorum Zamorensium, deo duce, qui fons est et principium omnis boni (Olomouc, SVK, M II 243, f. 1-129v ; le manuscrit est disponible sur le site de la bibliothèque http://dig.vkol.cz ainsi que sur le portail Manuscriptorium).

7 Juan Gil de Zamora, Historia naturalis, p. 42-46.

8 Juan Gil de Zamora, Historia naturalis, introduction, p. 51 : « poner de forma ordenada –alfabéticamente- el resultado de su observación sobre las cosas naturales, así como el resultado de sus lecturas ».

9 Pour une description détaillée de ce manuscrit, voir V. Rose, Die Handschriften-Verzeichnisse der Königlichen Bibliothek zu Berlin, Berlin, 1903, Bd. 13.2, p. 1147-1151.

10 G. Antolín, Catalogo de los códices latinos de la Real Biblioteca del Escorial, Madrid, 1913, t. III, p. 263-264.

11 Juan Gil de Zamora, Historia naturalis, p. 81. Pour le manuscrit de Berlin, les éditeurs donnent : lat. 934, F 62. Il faut rétablir la cote actuelle : Berlin, Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz, lat. fol. 62.

12 Nous appelons « auto-références » les renvois de l’encyclopédiste à d’autres parties de l’Historia naturalis, à des parties d’autres œuvres ou plus généralement à d’autres œuvres.

13 Juan Gil de Zamora, Historia naturalis, prologue général, p. 104.

14 Centre de Médiévistique Jean-Schneider (CNRS-ERL 7229), Atelier Vincent de Beauvais (Encyclopédisme et transmission des connaissances), « Sourcencyme », CNRTL, http://www.cnrtl.fr/sourcencyme/.

15 Entre parenthèses, nous renvoyons aux passages correspondants sur la plate-forme Sourcencyme (Sources des Encyclopédies Médiévales – Corpus annoté).

16 Juan Gil de Zamora, Liber contra venena, p. 62.

17 À cet endroit, le manuscrit s’interrompt.

18 Juan Gil de Zamora, Historia naturalis, prologue : « in libro De hystoria civili, ubi tanguntur hystorie illustrium personarum », p. 112.

19 Juan Gil de Zamora, Liber contra venena, p. 21-26. Sur la liste des œuvres de Zamora, voir aussi : Castro, De praeconiis Hispanie et Juan Gil de Zamora, De preconiis Hispanie, o educación del principe, trad. et étude de Jose Carlos Martín et Jenaro Costas, Zamora, 1996.

20 Dacosta, « El rey virtuoso : un ideal político del siglo XIII », p. 115.

21 Ce traité De arboribus risquait d’être redondant avec la partie sur les arbres conservées dans la lettre A du tractatus de rebus naturalibus mixtis, (I, pars A, tr. CX, p. 950-1004).

22 Juan Gil de Zamora, Liber contra venena, p. 25 et Dacosta, « El rey virtuoso : un ideal político del siglo XIII », p. 99.

23 Juan Gil de Zamora consacre un chapitre à la hiérarchie angélique, d’après Barthélemy l’Anglais et le Pseudo-Denys l’Aréopagite (I, pars A, tr. LXXXI, p. 452-468).

24C’est aussi le seul exemple pour dicturi sumus.

 

Pour citer l'article: 

P. Pons, « Les auto-références dans l’œuvre encyclopédique de Juan Gil de Zamora comme témoignage de la conception progressive de l’ouvrage », in Spicæ, Cahiers de l’Atelier Vincent de Beauvais, nouvelle série, 2, 2012, p. 121-141 <consulté en ligne le (date) à l’adresse : spicae-cahiers.univ-lorraine.fr/node/47>